Menu
Libération
témoignages

Entre Alzheimer et pacemaker

Article réservé aux abonnés
La famille est souvent démunie face à la sénilité et au monde hospitalier.
publié le 8 novembre 2011 à 0h00

Quand faut-il s’arrêter ? A quel moment la médecine devient-elle folle ? Deux histoires de personnes âgées où l’on ne sait plus si le soin est une malédiction ou une chance.

Des traitements déments

M.V., 78 ans, en maison de retraite

Ce jour-là, il traîne par terre, au bord de son lit, répétant qu’il est sur son bateau. M.V., 78 ans, est dans une maison de retraite en Bourgogne. Il est atteint de troubles cognitifs prononcés, en partie liés à son alcoolisme, et son état s’est très vite dégradé en six mois.

Ses proches ne comprennent pas. Ils pensent qu’on le prend mal en charge, voire que l’on abuse de médicaments. L’équipe de la maison de retraite assure comme elle peut. Le médecin traitant veut à tout prix hospitaliser ce vieux résident pour lui faire passer une batterie d’examens radiologiques. N’aurait-il pas eu un accident vasculaire cérébral ? Ne faut-il pas changer de traitement ?

Drôles de questions… Et s’il était simplement en fin de vie ? Et s’il fallait simplement le laisser tranquille et privilégier sa qualité de vie, plutôt que l’affirmation d’un diagnostic ?

Le cœur du problème

Le dilemme de la double pathologie

C’est un très vieux monsieur, atteint depuis quelques années d’une forme très avancée de la maladie d’Alzheimer. Non seulement il n’a plus de mémoire, mais il a perdu toute pudeur. Il se promène nu sans complexe. Lui, l’ancien militaire, rigoriste et sérieux, fait n’importe quoi dans les gestes de la vie de tous les jours, et il le fait avec un grand sourire. Comme s’