Il veut être entendu. Il est prêt à s'expliquer. Mais pas devant un «incertain tribunal de l'opinion». Vendredi, par la voix de ses avocats, Dominique Strauss-Kahn a demandé la fin du «lynchage médiatique» le visant. Il veut être «entendu le plus rapidement possible» par les magistrats qui instruisent le dossier du Carlton de Lille. C'est la deuxième fois que l'ancien patron du FMI demande à être auditionné dans cette affaire de proxénétisme sur fond d'hôtel de luxe lillois, où son nom revient de façon répétée. En vain : les juges d'instruction, qui maîtrisent le calendrier judiciaire, ne l'ont pas encore convoqué. Mais, d'après des sources judiciaires, DSK pourrait être prochainement entendu.
Le nom de DSK a d'abord été prononcé par des prostituées, dont il aurait été le client. Puis par des dirigeants de sociétés et un fonctionnaire de police du Nord, dont il aurait été un ami proche et partenaire de soirées libertines à Paris et Washington. Comme Libération le révélait jeudi, DSK apparaît aussi dans le dossier judiciaire comme auteur de multiples SMS envoyés à un ami chef d'entreprise du Pas-de-Calais. Des SMS concernant des soirées, mais dans lesquels sont également cités des socialistes proches de DSK.
«Une telle situation, dont chacun peut percevoir à quel point elle est à la fois malsaine, racoleuse et non dépourvue d'arrière-pensées politiques, ne saurait perdurer», estiment ses avocats, Mes Frédérique Baulieu et