C'est une donnée plutôt surprenante : «Les demandeurs d'emploi parisiens présentent un risque anormalement élevé de chômage de longue durée.» Yannick L'Horty et Florent Sari, chercheurs au Centre d'études de l'emploi, débutent par ce constat un travail intitulé : «Pourquoi tant de chômeurs à Paris ?»

Couronne. Si la réponse n'est pas évidente, l'état des lieux, lui, est clair : «Au sein de l'Ile-de-France, Paris affiche un taux de chômage supérieur à tous les autres départements, à la seule exception de la Seine-Saint-Denis», écrivent les deux auteurs de la recherche. Cela dure «depuis plus de trente ans» et, en 2010, il n'y avait que 48 départements qui faisaient pire que Paris. En 2005, ils étaient 73. C'est dire si la situation ne s'améliore pas. Paris cumule aussi un record pour les chômeurs de longue durée et les allocataires de minima sociaux. «Toutes ces données prennent à contre-pied l'image d'Epinal selon laquelle la capitale politique et économique de la France constituerait un territoire favorisant l'accès à l'emploi des chômeurs», écrivent les deux chercheurs.

Comment l'expliquer ? Yannick L'Horty et Florent Sari posent d'abord que le chômeur parisien n'est pas quelqu'un qui vient de perdre son emploi mais plutôt qui ne parvient pas à en retrouver. A Paris, ce sont les sorties du chômage qui sont longues. Et c'est encore plus vrai quand on compare la capitale aux départements qui l'entourent. Bien classé, l'Esson