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Analyse

Perspectives sans faim pour le Bassin parisien

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Caprices exotiques mis à part, la production locale peut suffire à nourrir la capitale. Si la priorité n’est pas donnée à l’exportation massive de céréales.
publié le 18 novembre 2011 à 0h00

S’il n’y a plus de «ventre de Paris» - puisque les Halles ne sont plus cet immense marché alimentaire qu’il fut durant des siècles -, Paris et son agglomération comptent néanmoins près de 10 millions de ventres à nourrir. Comment ? Et avec quelles conséquences ? C’est l’objet du rapport présenté par Gilles Billen (laboratoire Sisyphe, CNRS et université Pierre et Marie Curie). Un exemple d’une question planétaire - l’impact de l’urbanisation du monde - dont Paris présente une version «douce» en raison de la stabilité démographique prévue.

Gilles Billen s’interroge donc sur «l’empreinte alimentaire» de Paris, un des éléments de son «empreinte écologique», une notion en vogue. Le chercheur met en œuvre l’approche savante de son laboratoire - l’étude des flux biogéochimiques déjà utilisée avec le programme interdisciplinaire d’étude de la Seine -, éclairée par un recul historique. En ressort la géographie de l’approvisionnement alimentaire de la capitale en 1786 (600 000 habitants), en 1896 (3 millions) et en 2006 (10 millions).

«Hinterland». Il y a deux siècles, l'essentiel de l'alimentation parisienne provenait d'un cercle de 150 kilomètres de rayon autour de la ville. En 1896, la population en croissance et le changement alimentaire multiplient la demande par cinq. Parallèlement, les rendements, céréaliers et d'élevage notamment, ont crû eux aussi. D'où le paradoxe : l'essentiel de l'empreinte alimentaire de Paris ne dépasse pas un rayon de 200 kilomètres. Une