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Libération

Carlos face au juge Bruguière : ennemi public contre ennemi intime

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Le magistrat aux méthodes contestées a témoigné, hier à Paris, au procès du terroriste vénézuélien.
publié le 24 novembre 2011 à 0h00

Ce sont deux grands narcissiques, deux vedettes déchues qui se sont retrouvés hier soir devant la cour d'assises spéciale de Paris : Ilich Ramírez Sánchez, alias «Carlos», Vénézuelien de 62 ans, censé incarner «la révolution mondiale» des années 80 face à Jean-Louis Bruguière, 68 ans, qui croit représenter la lutte antiterroriste à échelle planétaire.

Accusé d'avoir commandité quatre attentats en France en 1982 et 1983 pour libérer sa belle Magdalena Kopp des prisons françaises, Carlos, radieux dans son costume bleu, chemise rouge et pochette assortie, bouillonne de colère à la façon du général Alcazar de Tintin. Ou présente son dernier show, comme dit Me Szpiner, avocat des parties civiles, que l'accusé appelle «Francis» : «C'est Carlos, la compil, la tournée d'adieux.»

Face à lui, à la barre des témoins, le juge Bruguière, qu'il considère comme un ennemi personnel, pontifie d'abord tel un diplomate plénipotentiaire sur les missions internationales qu'il mène à compter de fin 1990, pour instruire au départ le seul dossier de l'attentat à la voiture piégée rue Marbeuf, à Paris. La Direction de la surveillance du territoire (DST), le contre-espionnage français, avait récupéré en 1991 un «rapport des services hongrois sur le groupe Carlos», qui s'était réfugié à Budapest et à Bucarest avant la chute du mur de Berlin en 1989 : le dossier «Separat».

L’ouverture des archives de la Stasi, la police politique est-allemande, qui reçoit les