C’est une taxe sur les terrains à bâtir qui fonctionne à l’envers. Au lieu d’inciter les propriétaires à les vendre rapidement pour favoriser la construction de logements, elle les encourage au contraire à les garder le plus longtemps possible pour payer moins d’impôts sur les plus-values. Dans les milieux du logement, on met en garde contre les effets néfastes, dans un pays en déficit d’habitats, de cette mesure votée dans le cadre de la loi de finances.
Mal-logés. Parmi les contestataires figurent certes des professionnels de l'immobilier : les parcelles sont le nerf de la guerre pour leurs affaires. Mais des associations de mal-logés, comme la Fondation abbé Pierre (FAP) sont sur la même ligne. «Cette taxe est contre-productive puisqu'elle contribue à raréfier le foncier dont on a besoin pour produire des logements», pointe Christophe Robert, délégué général adjoint de la FAP. Les associations comme les professionnels ne contestent pas la taxe, mais sa logique qui va à contresens.
«La taxation est dégressive avec les années qui passent, pointe Pascale Poirot, présidente du Syndicat national des aménageurs lotisseurs (Snal). Autrement dit, plus le propriétaire garde son terrain, et moins il payera d'impôt sur la plus-value au moment de la revente.» Si le propriétaire vend au cours des cinq premières années de détention du terrain, il est taxé à fond. S'il vend au bout de quinze ans, il bénéficie d'un abattement de 20% sur sa plus-v