Kotte Ecenarro, vice-président PS du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, a «l'estomac noué» en repensant à la Conférence de paix de Saint-Sébastien, en Espagne, le 17 octobre. Ironie de l'histoire, c'est dans l'ancienne résidence d'été de Franco que l'assemblée d'élus, de syndicalistes, de patrons et d'ecclésiastiques réunie sous l'égide d'une médiation internationale menée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, actait ce jour-là un plan de résolution du conflit basque, avec la fin du recours à la violence par ETA.
Seuls absents : les représentants des gouvernements espagnol et français. «A la tribune des médiateurs internationaux, l'ex-chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell, dont le frère fut tué par l'IRA, était assis à côté de Gerry Adams, le leader du Sinn Féin, l'aile politique de l'IRA : une façon de rappeler à chacun que la paix ne se fait qu'avec ses ennemis», rapporte Ecenarro.
Colère. L'élu a insisté sur le sort des 700 prisonniers basques détenus de part et d'autre des Pyrénées. Problème : leur éventuel rapprochement implique une concertation franco-espagnole. Mais la question est impossible à aborder en Espagne sans déclencher la colère des associations de victimes (plus de 800 en quarante-quatre ans de conflit). Le sujet est moins sensible en France où, malgré les attentats des Groupes antiterroristes de libération (GAL) contre des réfugiés basques dans les années 80, le sang versé est sans commune mesure.