Au lendemain de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, réjouissons-nous d'un effet collatéral bénéfique de l'affaire «DSK» : le débat public s'est enfin ouvert sur le viol. Pour le meilleur et pour le pire. Je viens de publier Un beau jour… Combattre le viol (1) qui m'a valu une critique acerbe de Marcela Iacub dans les colonnes de Libération (2). Sous sa plume, je retrouve à la fois la méconnaissance profonde de ce qu'est le viol et bien des idées reçues sur le féminisme contemporain.
A-t-elle lu ma «petite brochure» ou s'est-elle arrêtée à la première phrase de la quatrième de couverture ? Marcela Iacub s'est d'abord focalisée sur cet énoncé : «Une femme forcée à une fellation développe un cancer de la bouche.» Cette «assertion», dit-elle, alors que j'ai écrit «peut» développer un cancer de la bouche, ne serait étayée par aucune étude et serait cruelle pour les victimes en créant chez elles la peur, voire l'injonction, à devenir malade après un viol. Les études sont très peu nombreuses, et je le regrette. La recherche pluridisciplinaire sur les violences faites aux femmes devrait être encouragée mais pour l'heure, nous sommes à l'âge de pierre, faute de volonté politique. L'enquête nationale sur les violences faites aux fem