Un forcené s’accroche désespérément à son maillet. François Stifani, grand maître de la Grande Loge nationale de France (GLNF), joue son va-tout ce samedi en convoquant une «tenue de Grande Loge», raout maçonnique censé rassembler des hiérarques français ou étrangers. Provocation délibérée ? Le lieu de rendez-vous est l’espace Marcel-Cerdan à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), plus habitué à accueillir des combats de boxe. Les potentats africains (Sassou ou Bongo, grands maîtres locaux estampillés GLNF) oseront-ils s’y rendre ? Ce sera un premier indice.
La GLNF, deuxième obédience française après le Grand Orient, estampillée de droite et déiste (le GO étant catalogué de gauche et laïque), joue son avenir. Gangrenée depuis un quart de siècle par les dérives affairistes, elle en a vu d’autres. Sauf que, cette fois, la crise est interne, ses ingrédients purement maçonniques.
Il y a d'abord la personnalité du grand maître. Stifani, avocat azuréen, était le défenseur de son prédécesseur, les hiérarques de la GLNF semblant se transmettre le maillet par copinage. Son expression est bien peu châtiée. «Je ne me torcherai pas avec, de peur de me salir les fesses», lance-t-il un jour à des opposants brandissant un texte de doléances (1). A ses contempteurs, il réplique aussi : «Certains me qualifient de nain pervers. Je mesure 1,65 m, donc je ne suis pas un nain ; quant à être pervers, ma femme aimerait bien que je le sois un peu plus, car au bout de vingt ans de mariage…»<