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Libération
Décryptage

Le Conseil d’Etat décrie la nouvelle formation des profs

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publié le 3 décembre 2011 à 0h00

La réforme de la formation des enseignants, appelée «masterisation», n’aura pas porté chance au gouvernement. Adoptée en 2009, elle fait l’unanimité contre elle parmi les syndicats et dans l’opposition. Même l’UMP la critique. En annulant, lundi, plusieurs dispositions juridiques de la réforme, le Conseil d’Etat vient encore de lui porter un mauvais coup.

Qu’a décidé le Conseil d’Etat ?

Il était saisi par plusieurs syndicats et des organisations comme la Fédération de parents d’élèves FCPE, qui demandaient l’abrogation d’un arrêté du 12 mai 2010 fixant les compétences des enseignants. Le Conseil s’est prononcé pour l’annulation de deux articles (3 et 6), estimant que le ministère de l’Education n’avait pas compétence à en décider seul et qu’il aurait dû consulter d’autres instances. Surtout, ces articles concernent un sujet extrêmement sensible : la préparation au métier des futurs profs et le rôle des IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres). Avant la réforme, ils assuraient la formation des jeunes reçus aux concours qui suivaient une année en alternance. Mais, avec la réforme, les IUFM ont été fondus dans les universités, et les jeunes profs commencent directement à plein-temps - la critique principale.

Qu’est-ce que cela va changer ?

Rien dans l'immédiat. Le Conseil d'Etat sursoit à l'application de sa décision et s'en remet à des discussions «entre les parties» pour décider s'il faut procéder aux annulations ou pas