Difficile de parler avec les «militants» de Civitas de façon posée. Ils se méfient, vous répond-on. La fraternité Saint-Pie X, familière de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à Paris, a bien quelques «ouailles» familières des manifestations, plus radicales que les jeunes croisés à Villeneuve-d'Ascq (lire ci-contre). Et profondément blessées par ces représentations théâtrales, même si elles assurent ne pas y avoir assisté : «A quoi cela servirait-il de remuer le couteau dans la plaie ?»demande l'un, plus habitué à venir à des rassemblements organisés par les «cathos» plus durs, antiavortement, antihomosexualité…
Génération. Voici Côme de Périgny (c'est un pseudonyme), 30 ans, veste en velours côtelé, cravate rouge, agrégé d'histoire. Il a derrière lui une famille très croyante ainsi qu'une longue tradition de marches : contre l'avortement, pour l'école privée. Il est persuadé que «si l'Eglise reste silencieuse quand il y a des attaques contre elle, elle va disparaître. Il ne faut pas renier la visibilité». Pour lui, la seule question qui vaille est : «Quelle est la capacité de l'Eglise à imposer ses valeurs pour qu'elle soit respectée ?» Côme pense que si les intégristes n'avaient pas «ouvert» le dialogue avec ces manifestations, «il n'y aurait pas eu de débat». Il se plaint de cette génération d'évêques qui, influencés, selon lui, par l'esprit de Mai 68, ont «baissé la garde». Alors qu