II y a un an éclatait le drame sanitaire du Mediator. La relecture des diverses affirmations de Jacques Servier et de ses collaborateurs permet d’affirmer, point par point, qu’elles sont démenties par les faits.
«Le médicament a reçu son autorisation de mise sur le marché en 1974, il a été conçu pour les diabétiques qui tolèrent mal les autres traitements», a déclaré Servier devant le Sénat. Dès le départ était ainsi travestie la vérité, puisque la demande d'AMM présentée par son laboratoire ne retenait que l'indication des «troubles métaboliques athérogènes». Ce n'est qu'en juin 2001 qu'une modification de l'AMM a ajouté une indication d'«adjuvant du régime adapté chez les diabétiques avec surcharge pondérale». Il s'agit d'une décision prise sur recours du laboratoire, sans examen par la commission d'AMM, pourtant seule compétente.
«Ce médicament n'était pas un anorexigène», a affirmé Servier, démentant la validité des études précliniques réalisées sur l'animal par ses propres chercheurs. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) classa dans la catégorie anorexigène le benfluorex (principe actif du Mediator). Le benfluorex a par ailleurs fait partie, en 1995, de la liste des anorexigènes interdits dans les préparations magistrales des pharmaciens. Il fut enfin commercialisé en Italie comme coupe-faim.
«Le benfluorex n'a pas les effets de l'amphétamine parce que les modifications de la structure de cette molécule expliquent que son profil