L'enseignement de la géographie doit-il se réduire à une vulgate économiste ? C'est ce qui ressort des nouveaux programmes de géographie de la classe de première. L'approche proposée aux élèves pour étudier l'ensemble des territoires est essentiellement utilitariste. De manière fort explicite et volontaire, la «toile de fond» de ce programme est la mondialisation : que l'on aborde l'échelle des «territoires de proximité», celle de l'Union européenne, des métropoles ou des espaces agricoles, tout est affaire «d'insertion à la mondialisation», de «valorisation et de gestion». Le territoire prend-il sens s'il n'est que l'addition des actes individuels d'homo oeconomicus seulement soucieux d'actes de production et de consommation ? Quelle vision des sociétés offre ce programme ? Celle d'une «planète nomade», comme le propose le manuel Hachette ?
Mais où sont donc passés les hommes dans ce maelstrom de «réseaux»,de «territoires de l'innovation»,de «platesformes multimodales»,de «villes-mondes», où il est essentiellement question de «flux» dont nous avons souvent l'impression qu'ils sont hors-sol ?
Les habitants semblent devenus de simples usagers d’espaces dévoués à la recherche d’une «compétitivité territoriale» indispensable face à la concurrence. Certes, l’insertion de l’économie des territoires dans la mondialisation est indéniable et il ne serait pas question de l’éluder. Mais, à trop se