Trente ans de réclusion criminelle ont été requis mercredi à l'encontre de Stéphane Moitoiret, jugé devant les assises de l'Ain pour l'assassinat du petit Valentin en 2008 à Lagnieu, après que le débat s'est focalisé pendant tout le procès sur sa responsabilité pénale.
Ce marginal "encourt la réclusion à perpétuité mais, compte tenu de l'altération de sa responsabilité pénale, je fais un effort et c'est un déchirement", a dit l'avocat général, Jean-Paul Gandolière, à l'adresse des parents de Valentin, à l'issue d'un réquisitoire de deux heures trente.
Il a par ailleurs requis de "seize à dix-huit ans" pour Noëlla Hégo, la compagne de Moitoiret. Pour l'avocat général, "Noëlla Hégo a été la rampe de lancement et Moitoiret le missile téléguidé qu'elle envoie dans la nature", car le soir du meurtre "elle sait qu'il part avec un couteau pour tuer".
«Un kaléidoscope de maladies mentales»
"Ce procès, ce n'est pas une thérapie, c'est un calvaire" pour les parents, a lancé le magistrat, évoquant les débats des experts qui se sont déchirés sur la responsabilité pénale de Moitoiret. "L'irresponsabilité pénale n'est pas établie... On a assisté à un kaléidoscope de maladies mentales", a raillé le magistrat, dénonçant également "l'outrance" et le "mépris du débat" de certains experts. "On voulait enfumer la cour d'assises", a-t-il dit.
"Je sens poindre l'intolérance qui conduit aux plus graves erreurs surtout quand l'accusé nie les faits", a-