«On m’a découvert une maladie des os à 13-14 ans, une maladie orpheline, le syndrome d’Ollier. On m’a enlevé une tumeur dans le bras gauche, mis des broches. On m’a réopérée à 18 ans. Rechute à 21 ans. J’avais des cicatrices. Et des blessures psychologiques. Quand je me regardais dans la glace, je voyais Maladie. Pas les autres, mais moi oui.
«J’ai eu besoin de redonner une vision positive de mon corps, de me trouver normale, belle. J’avais 25 ans. Je n’étais plus une grande ado, je voulais m’assumer comme femme. J’ai choisi de me faire refaire les seins. Je voulais une enveloppe différente, faire en sorte que mon regard ne soit plus attiré par mon bras. Sans pour autant opter pour des seins énormes qui font un carré, comme les Américaines. Le chirurgien m’a proposé les prothèses PIP. Parce qu’elles faisaient "naturel". Je suis passée d’un 85B à un 85E.
«J’avoue que le nom de PIP, je ne me suis pas attardée dessus. 80% des gens ne savent pas ce qu’on leur implante. Ces "nouveaux" seins ont beaucoup aidé à ma guérison psychologique. Mais en février 2010, j’ai commencé à sentir des brûlures. Ça s’est amplifié. C’était quinze jours avant que le scandale éclate. J’ai appelé mon chirurgien pour lui demander si j’étais porteuse de PIP. Affirmatif. Il m’a prescrit une échographie. Bilan : présence de liquide non identifié. J’ai demandé une IRM. Verdict : rupture bilatérale des prothèses. J’ai revu le chirurgien, été envoyée chez des confrères. Quand je disais que j’avais mal, on disa