Au guet-apens : c’est le nom d’un bistrot d’un petit village du Nord de la France, où se rend Ahmed, un soir, après une violente dispute avec sa femme, Geneviève. Il y est accueilli par Roger, le patron, ivre, qui l’encourage dans sa rancœur, en braillant qu’il faut lui faire la peau, à cette salope ; que si ça ne tenait qu’à lui, Roger, ce serait déjà fait. La scène a déjà eu lieu mille fois, les habitués du bar l’attestent : fanfaronnades d’ivrognes. Sauf que, cette fois, Geneviève est retrouvée morte le lendemain matin.
Qui a tué Geneviève ? Roger, l’ancien militaire grande gueule et féru d’armes ? Ahmed, le mari chétif et soumis ? Les deux ? Un troisième homme ? L’intrigue peut sembler banale. Elle devient passionnante quand on la vit dans la tête de Maître Mô, le défenseur d’Ahmed. Cet avocat lillois, de son vrai nom Jean-Yves Moyart, 44 ans, est un pénaliste réputé. Il est aussi, sur le blog qu’il tient depuis 2008, et dans le livre qu’il publie, un conteur surdoué. Parce qu’il a ce don de raconter en passant par soi, sans masquer ses erreurs, orgueils, emportements. Parce qu’il accepte de lever le voile (en préservant l’anonymat) sur l’un des secrets judiciaires les plus fascinants : la relation entre le client et l’avocat, ce qu’ils se disent et ce qu’ils nous cachent, avant, après, pendant les arènes d’angoisse de la cour d’assises.
Au guet-apens, c'est aussi le titre général du livre, et cela va malheureusement bien à cette justice qui condamne une jeune fem