Depuis son apparition dans les années 1970 chez des parents désireux de conserver après leur séparation leur façon, alors novatrice, de concevoir une éducation coparentale, celle que l’on appelait la garde alternée a suscité bien des oppositions et fait couler beaucoup d’encre. Mais les enquêtes réalisées ont permis de montrer que, pratiquée dans de bonnes conditions, elle se révélait satisfaisante pour beaucoup d’enfants et de parents. Cela contribua à faire accélérer le mouvement de démocratisation des rapports familiaux en poussant à la promotion du principe de coparentalité, soutenu par les associations de pères… Alors même que beaucoup de mères se plaignaient que leurs ex-conjoints ne veuillent pas s’occuper plus souvent de leurs enfants.
La loi sur l’autorité parentale de 1987 reconnaissait l’autorité parentale partagée après divorce en la séparant de la résidence habituelle de l’enfant, puis celle de 2002 légitimait la résidence alternée en la reconnaissant comme solution possible au même titre que la résidence chez l’un des parents.
Il avait fallu plus de trente ans pour que le mouvement de démocratisation de la vie privée soit juridiquement étendu des situations de vie familiales communes aux situations postséparation, soit un véritable renversement anthropologique des règles juridiques du jeu social, qui ne pouvait que rencontrer de fortes résistances tant ce changement fut, à l’échelle de l’histoire, rapide…
Ma recherche sur la résidence alternée, publiée en 1994, mo