Nicolas Sarkozy l’avait voulu, les jurés populaires dans les tribunaux correctionnels sont là. Enfin, pas partout, ni pour toutes les affaires. La réforme ayant été très controversée, elle n’est expérimentée depuis hier que dans les tribunaux du ressort des cours d’appel de Dijon et Toulouse. Et elle ne sera étendue à d’autres régions qu’en 2014.
«Exaspération». A l'origine, il s'agissait pour le Président de «rapprocher le peuple de la justice». A l'automne 2010, Sarkozy s'était «étonné»d'«un certains nombre de décisions de tribunaux correctionnels». A l'époque, il faisait notamment référence à la sévérité de la condamnation dans l'affaire Kerviel (et à l'obligation pour l'ex-trader de payer 5 milliards d'euros à la Société générale). Mais la réforme a ensuite été vendue sous son volet «sécuritaire». Lors de ses vœux 2011, le chef de l'Etat déclarait : «Il faut protéger les Français de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multiréitérants [sic] en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires.» Ainsi, le «peuple pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays».
Un an et une loi (votée le 10 août) plus tard, que reste-t-il de ces intentions ? Le texte prévoit que deux «citoyens assesseurs» siègent aux côtés de trois magistrats professionnels, mais seulement pour juger des délits les plus graves d’a