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Bapt : les événements indésirables liés aux prothèses PIP ont été «sous-notifiés»

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Le député PS Gérard Bapt, rapporteur de la mission santé à l'Assemblée nationale, se dit «frappé par la sous-notification extraordinaire» des ruptures d'implants PIP avant leur retrait du marché.
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publié le 10 janvier 2012 à 16h20

«Trois choses m'ont frappé. La première, c'est le caractère véritablement démoniaque de cette escroquerie», assure Gérard Bapt, député PS et rapporteur de la mission santé à l'Assemblée nationale. La fraude n'a pu être découverte que grâce aux dénonciations des salariés de l'entreprise et à «la perspicacité du contrôleur» de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) qui, après une première inspection du site, est revenu de façon «inopinée», explique-t-il.

«La deuxième chose qui m'a frappé, c'est la sous-notification extraordinaire des événements indésirables» avant 2010, indique-t-il, soulignant que les Centres de lutte contre le cancer (CLCC), qui ont posé des implants PIP (Poly Implant Prothèse) sur 3 300 femmes, n'ont fait aucun signalement.

Selon les chiffres communiqués par le député, l'Afssaps a reçu 5 déclarations de rupture de prothèses PIP en 2007, 21 en 2008, 32 en 2009.

Davantage de signalements dès 2008

«Une fois que le produit a été retiré, on passe à 212 en 2010 et, au seul premier trimestre 2011, on est déjà à 300.» «Donc, il y a eu une certaine accélération en 2008 et 2009, due surtout à la clinique Phénicia de Marseille, puisque, à lui seul, ce centre a déclaré près de la moitié des ruptures», poursuit le député.

Gérard Bapt remarque également que la société Poly Implant Prothèse «avait l'intelligence d'en déclarer elle-même un certain nombre