Menu
Libération
interview

Expulsions : «Toutes les digues séparant l'UMP du FN ont fondu»

Article réservé aux abonnés
Michel Feher, président de l'association « Cette France-là », réagit à la présentation des chiffres de l'immigration par Claude Guéant.
par Propos recueillis par Margaux Lannuzel et Elsa Sabado
publié le 10 janvier 2012 à 21h40
(mis à jour le 10 janvier 2012 à 22h12)

Michel Feher est philosophe et président de l'association « Cette France-là », qui analyse la politique migratoire de Nicolas Sarkozy, dans une démarche de contre-expertise. Il réagit à la présentation des chiffres de l'immigration 2011 par Claude Guéant mardi.

Nicolas Sarkozy poursuit l'inflexion de la politique gouvernementale entamée avec le discours de Grenoble le 30 juillet 2010. Au début du quinquennat, le Président tentait encore de justifier une politique répressive à l'encontre des migrants, en invoquant des valeurs qui la démentait. Ainsi présentait-il l'immigration choisie comme un moyen dé conforter l'hospitalité des Français – puisque leurs hôtes seraient désormais utiles et respectueux des valeurs républicaines.

Les mesures répressives plaisaient à l'électorat frontiste, leur justification rassurait les modérés. Cette politique a atteint son point culminant lors du débat sur l'identité nationale. L'argument de Nicolas Sarkozy et d'Éric Besson ? « Cette campagne n'est pas xénophobe, elle vise au contraire à faire partager l'amour de la France aux étrangers ». Ce fut un échec total. Tandis que les électeurs du FN se sont lassés d'entendre que la France était généreuse, les centristes ont fini par ne plus supporter l'hypocrisie de l'argumentation.

Nicolas Sarkozy