Il est 15 heures, et les poussettes arrivent au compte-goutte devant la maternité des Lilas. Elles devaient mener une marche jusqu'au terrain où l'établissement devait renaître de ses cendres. Mais le projet de reconstruction de la clinique, vétuste, a été stoppé par l'Agence régionale de santé. La fermeture menace. Infirmières, puéricultrices, et gynécologues seraient alors laissées sur le carreau.
Si les usagers sont moins mobilisés qu'aux dernières manifestations, les salariées de la maternité ne lâchent rien: Les Lilas ne peuvent disparaître. «Si la maternité fermait, la moitié des employés retrouverait un travail facilement, au vu de la pénurie de personnel dans les métiers de la santé. L'autre moité serait au chômage», explique Xavier Tartas, directeur de l'établissement.
«La lutte est du côté de l'emploi, mais pas seulement. Ça nous emmerderait d'aller travailler ailleurs. Sage femme dans un hôpital ou aux Lilas, c'est le même nom, mais pas le même métier», explique Danielle, qui a roulé sa bosse. La maternité est fameuse pour les services qu'elle propose aux parents. La qualité des conditions de travail du personnel est moins connue. Pourtant, cette qualité-là aussi est menacée par la fermeture.
«On se lève avec enthousiasme pour aller à la «mater», on n'a pas l'impression de travailler, mais de vivre, de s'épanouir», s'excla