Il y a bientôt sept ans, Abdel-Karim Aouad (29 ans) trouvait la mort dans un commissariat de Marignane (Bouches-du-Rhône). Malgré des menottes aux chevilles et aux poignets, quatre policiers l'ont maintenu fermement au sol dans sa cellule, jusqu'à l'étouffer (Libération du 1er décembre 2009). En septembre dernier, une juge d'instruction a conclu à un non-lieu, mais la famille d'Abdel-Karim veut un procès, le renvoi pour homicide involontaire des quatre policiers. Elle a fait appel de la décision, et la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence se penchait hier sur ce dossier. Abdel-Karim était un sportif, un ancien champion de karaté. Mais il souffrait de schizophrénie, ne prenait plus ses médicaments, ce qui pouvait le rendre très agressif.
Transfert. Le 20 avril 2004, on l'a trouvé dans un jardin, le visage en sang. On n'a jamais su qui l'avait agressé. Les policiers, connaissant sa maladie, ont appelé des renforts et l'ont conduit au commissariat, dans l'attente d'un transfert vers un hôpital psychiatrique. Un pompier témoigne avoir vu le garçon «à terre sur le dos, menotté aux bras et aux jambes avec trois policiers sur lui, dont un sur sa poitrine». Les policiers expliquent qu'ils voulaient l'empêcher de se taper la tête contre le sol. Mais Clément Dalançon, avocat de la sœur et des frères d'Abdel-Karim, remarque que cett