Menu
Libération
Récit

La police des polices accusée d’avoir falsifié une enquête judiciaire

Article réservé aux abonnés
Des fonctionnaires réputés de gauche ont été accusés à tort de corruption peu avant l’élection de Sarkozy, en 2007, avant d’être blanchis. Le préfet de police de Paris a été entendu dans ce dossier.
publié le 12 janvier 2012 à 0h00

Le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, a été interrogé comme témoin assisté dans un dossier d'instruction visant la police des polices, l'IGS, suspectée - selon les révélations du Monde - d'avoir truqué, en 2007, une enquête sur un pseudo-trafic de titres de séjours ayant fait plonger des fonctionnaires réputés de gauche. Cible principale de ce «chantier», Yannick Blanc, patron du service de la police générale qui détonait, en juillet 2006, annonçant «des milliers de régularisations» d'enfants sans papiers. En pleine campagne 2007, il a été placé deux mois sur écoute puis a subi «quarante-huit heures de garde à vue arbitraire», selon son avocat, David Lepidi, «sans aucun indice de corruption», mais sur la foi de «procès-verbaux de synthèse de l'IGS déformant les déclarations» de ses subordonnées.

Ainsi, les dénégations de Dominique Nicot et Zohra Medjkoune, agents du «bureau des affaires réservées» - qui gère les demandes de régularisations d'étrangers - sur des passe-droits «en contrepartie de cadeaux et de sommes d'argent», devenaient des aveux accablants. Ce PV mensonger accuse à tort leur supérieur Yannick Blanc d'avoir été «au courant de toutes les interventions et manœuvres de Mme Medjkoune», laquelle a été mise en examen pour «corruption et trafic d'influence», ainsi que sa collègue Dominique Nicot et un troisième policier, Christian Massard, du service de protection des hautes personnalité