Au bout d'un tiers de siècle dans l'ombre de son otage, le baron Empain, Alain Caillol sort «des ténèbres» de son passé, de ces soixante-trois jours de «camping sauvage» dans la noirceur de galeries souterraines, avec son livre Lumière. Taraudé, le séduisant gangster de 70 ans à la De Niro dans Heat chasse ses fantômes. Il a réservé la primeur de son manuscrit à Edouard Empain, de quatre ans son aîné, l'a rencontré dans le secret d'un grand hôtel : «Je vous devais la vérité», a-t-il dit à l'ancien PDG du groupe Empain-Schneider. «A l'époque où j'étais leur prisonnier, M. Caillol me tutoyait et moi, je les vouvoyais. Là, c'était l'inverse… Il a eu une certaine gêne à me dire "tu"», commente le baron, joint par Libération. Edouard Empain s'est senti «réconforté» de lire «les mêmes détails de sa détention» que les siens : «On ne pourra pas m'accuser d'avoir raconté des histoires, alors que certains ont cru à un auto-enlèvement.» En quête de reconnaissance par sa victime, Caillol ne triche pourtant pas sur les horreurs commises. Le petit doigt d'Empain coupé au massicot ? «On a tiré à la courte paille qui le ferait.»Le vote de son exécution, au bout d'un mois de tergiversations des associés de l'otage : comme au poker, avec des pièces de monnaie : «Un franc, on le tue ; cinq francs, on l'épargne.» Alain Caillol fit partie des trois - sur huit - qui ont jeté un franc dans l
portrait
Remords postbaron
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publié le 14 janvier 2012 à 0h00
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