«Cette mise en examen est, au regard du fonctionnement de la justice, d'une extrême gravité, puisqu'elle touche au pouvoir d'enquête du procureur de la République, mission qu'il exerce au service de l'intérêt général.» Philippe Courroye ne croit pas si bien dire. Réagissant hier à sa propre mise en examen dans l'affaire des fadettes du Monde(lire page ci-contre), qu'il «conteste vigoureusement sur la forme et sur le fond», le proc de Nanterre se retrouve au cœur d'un séisme sans précédent pour la justice française. Caricature de magistrat plus volontiers couché que debout, au mieux avec les puissants en place (Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, mais aussi des hommes d'affaires comme François Pinault ou Jean-Charles Naouri), Philippe Courroye paraît ne toujours pas comprendre ce qu'on lui reproche - et là réside peut-être le pire. «La question de ma démission ne se pose pas», a-t-il indiqué hier à l'AFP, en dénonçant une «véritable chasse à l'homme».
Lors de ses vœux de rentrée 2012, lundi devant le tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre, il plastronnait comme si de rien n'était, comme si le débat sur la subordination du parquet au pouvoir politique n'était que vaine polémique : «Derrière les critiques assénées sur le ministère public, les attaques assassines désignant certains parquets du doigt de la calomnie qui, parfois, confine à la haine, je voudrais que vous rendiez justice à l'action de ces magistrats qu