Tandis que la promesse de François Hollande de créer 60 000 postes dans l'éducation sème la zizanie au sein du Parti socialiste (lire page 12), son conseiller éducation, Vincent Peillon, et le ministre Luc Chatel ont répondu séparément aux questions de Libération sur leur vision de l'école.
Comment voyez-vous l’enseignant de demain ?
Pendant longtemps, sa mission essentielle a été de transmettre le savoir. Or, le monde a changé, l’école aussi. Cela reste le cœur de son action. Mais face à des classes hétérogènes et des enfants de la génération Internet, le métier est devenu plus complexe et il a d’autres missions : apporter un soutien scolaire différencié selon les élèves, participer à l’élaboration du projet pédagogique, recevoir les parents… C’est important d’avoir ce débat.
Pour moi, il est clair que dans le secondaire, il faut désormais déterminer le temps de travail des enseignants par des heures de présence dans l'établissement, afin d'inclure toutes ces missions, et non plus seulement par des heures de cours comme cela se fait depuis le décret de 1950 sur les obligations de service [18 heures de cours hebdomadaires pour les certifiés, 15 pour les agrégés, ndlr]. On entérinerait ainsi ce que de nombreux enseignants font déjà.
Après ce quinquennat, les conditions matérielles et morales faites aux enseignants se sont tellement dégradées que l’on a une crise du recrutement. Il faut d’abord redonner aux professeurs les moyens d’enseigner. C’est pour cela que nous défendons l’idée d’un contrat