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Libération

A Bourges, les tirs à l’uranium appauvri ciblés

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Le département du Cher veut la «vérité» sur les essais pratiqués par la direction générale de l’armement.
publié le 27 janvier 2012 à 0h00

Al’est de Bourges, dans la Champagne berrichonne, s’étire le polygone. Dans un espace clos d’une douzaine de milliers d’hectares, une antenne de la direction générale de l’armement (DGA), baptisée jadis établissement technique de Bourges (ETBS), procède à des essais techniques, dont des tirs de munitions comportant de l’uranium appauvri. La route qui longe les bâtiments est alors interdite d’accès. Pendant des années, personne n’y a rien trouvé à redire.

Vœu. Mais le 12 décembre dernier, le conseil général du Cher, à majorité de gauche, a voté à l'unanimité un vœu réclamant «la vérité» sur ces armes utilisées probablement depuis le début des années 90. «Les études épidémiologiques indiquent qu'il y a, dans cette zone, un taux de cancers supérieur à la moyenne, assure un médecin souhaitant rester anonyme. Y a-t-il une relation de cause à effet ? Je n'en sais rien. Mais comme dans l'affaire du nuage de Tchernobyl, le premier des principes doit être le principe de précaution».Louis Cosyns, député UMP du Cher, rétorque : «Il y a des cancers ici, certes, mais comme partout ailleurs. Laissons travailler les autorités et s'il y a un problème, alors il faudra agir.»

Le conseil général demande au ministre de l'Ecologie de «faire procéder à une recherche d'uranium appauvri dans les sols, les eaux, la flore et la faune dans le polygone de tirs de Bourges et ses alentours». Cette requête énerve Cosyns : «Ce vote est absurde