La «dette» semble devoir être le maître-mot de la campagne présidentielle. A quelques mois de l’élection, c’est autour de cet enjeu - de sa genèse comme des propositions en vue de sa résorption - que se structure l’essentiel du débat. Mais de quoi parlons-nous au juste ? La question mérite d’être posée, car la dette que nous devrons affronter en mai prochain, si les Français font confiance à François Hollande et à la gauche, n’est pas unidimensionnelle. La dette «budgétaire» en cache une autre, tout aussi profonde dans son contenu, tout aussi importante à réduire pour l’avenir de notre pays. Il s’agit de la dette éducative. Pour un gouvernement de gauche, l’héritage de la droite en mai 2012, ce ne sera pas seulement des comptes publics grevés par des années d’impérities budgétaires et de cadeaux fiscaux aux plus fortunés. L’héritage, ce sera aussi une blessure sans précédent dans notre histoire républicaine : la blessure faite à l’école.
En cinq ans, presque 10% des effectifs enseignants ont été supprimés. La formation des professeurs a été réduite à néant, tant et si bien que 70% des nouveaux enseignants se retrouvent devant leurs classes, à temps complet, sans avoir reçu de formation pratique ni avoir rencontré un seul élève. Les réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté ont été démantelés. La scolarisation des moins de 3 ans, que l’on sait essentielle pour la lutte contre les inégalités et l’échec scolaire, est passée de 35% à 13%. Autant de mesures dictées par u