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Libération
Récit

Les époux Lavier repris de justice

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Deux des «acquittés d’Outreau» répondaient, hier, de «corruption de mineurs» et de violences sur deux de leurs enfants. Une peine de dix-huit mois de prison avec sursis a été requise.
publié le 27 janvier 2012 à 0h00

C'est un tic de langage. Toutes leurs phrases commencent par «personnellement». «Personnellement, c'était des punitions classiques.»«Personnellement, c'était sans penser à mal.» Franck et Sandrine Lavier, 34 ans tous les deux, comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) pour «corruption de mineurs» et violences sur deux de leurs enfants.

Punitions. Dans la salle, outre Sandrine, le visage fermé et les cheveux tirés en arrière, Franck, la dégaine décontractée et la mine bonhomme et l'inévitable cohorte de journalistes, car régies, caméras, micros, qui les suit depuis qu'ils sont devenus, avec onze autres, les «acquittés d'Outreau». La présidente du tribunal décide de commencer par l'examen des «violences». Les faits remontent à février 2011. Lilian et Carla, alors âgés de 10 et 11 ans (1), décident de quitter le domicile de leurs parents. Sur la table du salon, Carla laisse un petit mot. «Papa, Maman, bonjour, si vous ne nous voyez pas, c'est normal […]. Nous reviendrons dès qu'on sera gentils, aimables, polis. Alors bisous je vous aime.»

Les enfants marchent 5 kilomètres, jusqu'au domicile de l'ancienne nourrice de Carla. Ils lui expliquent subir des coups et des mauvais traitements. Une enquête est ouverte. La présidente lit la déposition de Carla. Elle décrit les punitions, «à genoux sur un balai pendant des heures» ou «dos au mur, dans la positio