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Libération

Peut-on vraiment se passer du nucléaire ?

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Modérateur . Philippe Douroux
par Yannick Jadot et Philippe MECHET, Directeur des relations institutionnelles d’EDF
publié le 27 janvier 2012 à 0h00

Pour en sortir au plus vite, continuons le débat !

Les mythes du nucléaire s’effondrent les uns après les autres. Risque zéro ? Même si l’industrie et le gouvernement tentent de refermer la «parenthèse» Fukushima en prétendant avoir tiré les leçons de la catastrophe japonaise, il est acquis qu’un accident majeur est possible en France. Indépendance énergétique ? 100% de l’uranium nécessaire est importé. Fleuron technologique ? Les chantiers EPR en Finlande et à Flamanville (Manche) sont des catastrophes industrielles dont les surcoûts cumulés avoisinent déjà les 7 milliards d’euros et une dizaine d’années de retard. Vivier d’emplois ? Avec 75% de l’électricité, le nucléaire génère autour de 100 000 emplois directs quand, avec 20% de l’électricité en Allemagne, les renouvelables en ont déjà créé 370 000. Electricité pas chère ? Fixé par le gouvernement, le prix de l’électricité n’intègre ni la gestion des déchets, ni le démantèlement des centrales, ni le renouvellement du parc ou les assurances en cas d’accident. Il faudrait l’augmenter d’au moins 50% pour couvrir ces coûts.

Selon Global Chance, sortir du nucléaire coûterait 15% de moins que poursuivre et renouveler le parc, 410 milliards d’euros sur vingt ans pour le premier contre 470 milliards pour le second. Solution pour les 2 milliards de personnes dans le monde sans accès à l’électricité ? Les conditions physiques, économiques et politiques des pays concernés excluent la technologie nucléaire. Réponse au