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Sécurité-justice 80

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C’est le nombre de centres éducatifs fermés pour mineurs qu’il veut atteindre d’ici à 2017.
publié le 27 janvier 2012 à 0h00

François Hollande entend doubler le nombre de centres éducatifs fermés (CEF) pour mineurs condamnés, «en les portant à 80 durant le quinquennat». Augmenter les CEF est une tarte à la crème qui permet, à droite comme à gauche, de ne pas réfléchir plus avant aux moyens de lutter contre la délinquance des mineurs : il existe 44 centres fermés, le gouvernement veut en créer 20 de plus et Hollande veut atteindre les 80 en cinq ans. Présentés comme «la dernière chance avant la prison», ces centres, qui regroupent chacun dix à douze jeunes récidivistes ou ayant commis des actes sérieux, ne font pas l'unanimité chez les professionnels de la justice. Malgré un nombre important d'encadrants (jusqu'à deux par jeunes, d'où un coût de fonctionnement élevé), l'effet «cocotte-minute» (regrouper en lieu clos des jeunes difficiles) ruine parfois les espoirs de réinsertion. Une juge des enfants parisienne, réputée pour sa fermeté, confiait il y a quelques mois : «Je n'hésite pas à incarcérer les jeunes si je pense que c'est la seule solution. Mais j'évite de les placer en CEF, le remède est parfois pire que le mal.» Les CEF sont fermés «juridiquement» (un jeune qui en fugue est passible de prison) mais pas physiquement : les jeunes n'ont aucun mal à passer par-dessus les palissades et ne s'en privent pas. Les fugues sont rarement rapportées aux juges par les éducateurs, pour ne pas provoquer une peine de prison.

Hollande veut aussi créer«1 000 postes supplémentai