Menu
Libération
TRIBUNE

Autisme : la psychanalyse en procès

Article réservé aux abonnés
publié le 30 janvier 2012 à 0h00

Grande cause nationale pour l'année 2012, l'autisme est désormais l'enjeu d'une guerre politico-juridique qui oppose des associations de parents à la communauté des psychiatres, psychanalystes et pédiatres, attachés à une approche psychique de la maladie au détriment de son traitement éducatif. Réalisatrice d'un documentaire hostile à la psychanalyse (le Mur), Sophie Robert a été assignée en justice (Libé du 8 décembre) puis condamnée, le 26 janvier (Libé du 27 janvier), pour avoir filmé des praticiens connus pour leur adhésion à une psychologie œdipienne de bazar selon laquelle la sacro-sainte «loi du père» serait le seul rempart contre une prétendue folie universelle des mères «crocodiles», par essence «incestueuses», «fusionnelles», «froides», «dépressives» et incapables «d'expulser de leur corps le rejeton qu'elles n'auraient jamais désiré».

On connaît cette vulgate caractéristique d’une certaine frange de psychanalystes qui, au nom de cette même loi du père s’est opposée depuis des lustres aux homosexuels désireux d’adopter des enfants et aux nouvelles pratiques de procréation assistée. Après des années de refus de prendre en compte l’évolution des mœurs et les progrès de la science, voilà que ces praticiens, qui ne représentent plus qu’eux-mêmes - et en aucun cas l’ensemble des cliniciens qui s’occupent des enfants en souffrance et de leurs familles -, sont à leur tour frappés par la foudre de la loi en la personne d’un député UMP du Pas-de-Ca