Le 13 décembre, le ministre de la Justice, Michel Mercier, annonçait qu'il avait retenu la commune de Saint-Julien-sur-Suran (Jura) pour implanter la première prison expérimentale conçue par Pierre Botton. La première pierre serait posée en avril (Libération du 23 janvier). Comment le ministre de la Justice peut-il avoir déjà accordé au projet de Botton le qualificatif de prison alors qu'aucune étude sur la place d'une telle structure dans le paysage judiciaire et pénitentiaire, aucune étude sur le financement n'a été publiée ? L'Etat va-t-il lui donner un terrain ? Qui paiera la construction ? Quel sera le statut des personnels ?
La proximité assumée de Botton avec le président de la République, alors même que le ministre de la Justice ne semblait guère favorable au projet, paraît l'avoir emporté sur toute autre considération. En qualité d'ex-détenu, la volonté d'agir de Botton est légitime. Il a sa place dans le débat public mais il ne l'a pas davantage que les professionnels de la justice. Très favorable aux expérimentations permettant à la prison de devenir plus humaine, en phase avec la société, le Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP) estime que ces motivations ne justifient pas que l'initiative de la création d'un établissement pénitentiaire ou de l'invention de nouvelles modalités d'exécution des peines puisse être confiée à