Son heure est enfin venue. Thierry Gaubert comparait ce matin devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour une ribambelle de délits : abus de confiance, escroquerie, emploi de fausse qualité… Ce proche de Nicolas Sarkozy, ami de trente ans, doit s'expliquer sur ses multiples casquettes : conseiller politique, promoteur immobilier, banquier adepte de comptes offshore (lire ci-contre).
Pactole. L'affaire, jugée pendant deux semaines, concerne le 1% : un pourcentage de la masse salariale que les employeurs consacrent au logement des employés (bien que ramené à 0,34%, on l'appelle le 1% logement, devenu Action Logement). Des organismes collecteurs, les CIL (comités interprofessionnels du logement), se disputent le pactole selon leurs affinités professionnelles, géographiques ou politiques. Dans les Hauts-de-Seine, Gaubert était comme un poisson dans l'eau. Le tribunal va se pencher sur des montages immobiliers complexes, permettant à Thierry Gaubert et son comparse le promoteur immobilier Philippe Smadja d'encaisser une plus-value de 2,4 millions de francs en 24 heures, à Levallois-Perret, sur les terres de Patrick Balkany. Ou encore cette curieuse opération à Neuilly, dans le fief de Nicolas Sarkozy, déficitaire pour la commune mais profitable au tandem Gaubert-Smadja.
«Pourboires». Il sera aussi question de «train de vie excessif sans rapport avec la finalité non lucrative» du 1%, selon l'ordonnance de renvoi en correction