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Fanny Salmon. Cette étudiante en marketing a assisté son père victime du «locked-in syndrom» et a accompagné sa fin de vie.
publié le 6 février 2012 à 0h00

C’est une histoire si intime, c’est une histoire si chagrine… Demain, 7 février, France 2 diffuse un document saisissant sur les derniers mois d’un homme et l’attitude de sa famille qui l’accompagnait. Cet homme a eu un accident cérébro-vasculaire et depuis il est incapable du moindre mouvement. Il ne veut plus vivre, il veut qu’on arrête tout. Cela fait trois ans qu’il est ainsi, mille jours comme un papillon dans un scaphandre. Il n’y croit plus. C’est l’histoire de sa fille, Fanny, 25 ans.

En voyant ce documentaire, nous avons voulu rencontrer Fanny. Elle était impressionnante, de justesse et de présence. Comment avait-elle pu tenir ? Qu’est-ce qui fait qu’à un moment une toute jeune fille, a priori ordinaire, peut se révéler si forte ? Est-ce dû à la qualité de la relation qu’elle avait avec son père ? Ou est-ce la situation qui l’a révélée à elle-même ?

Juste avant le 1er janvier, Fanny est de passage à Paris. Depuis quelques mois, elle a quitté le pavillon familial en grande banlieue parisienne pour s'installer à Toulouse où elle poursuit des études de marketing. «Il fallait que je fasse un break», dit-elle.

Fanny Salmon n'a rien de particulier. Visage classique, habit sérieux. Sûrement est-elle un peu autoritaire ? Militante ? Oh que non, mais elle se dit de droite et vote très à droite. «Je n'aime pas les assistés», lâche-t-elle, lourdement. En tout cas, elle déteste les choses qui traînent, voire les gens qui se plaignent. «Si on m'avai