Menu
Libération
TRIBUNE

Université : les mensonges de Sarkozy

Article réservé aux abonnés
(Dessin Alain Brillon)
par Dominique Gillot, Sénatrice (PS) du Val-d'OIse, rapporteure du budget de l'enseignement supérieur, ancienne ministre
publié le 14 février 2012 à 0h00

Affichée comme une réforme phare de son mandat, la politique universitaire de Nicolas Sarkozy est plutôt le symbole de ses reniements, de ses mensonges et de ses échecs. Alors que le gouvernement se vante d’avoir sanctuarisé le budget de l’enseignement supérieur, la vérité doit être rétablie.

Nicolas Sarkozy affirme que le budget de l'enseignement supérieur n'a cessé de progresser. C'est faux. Avec une démographie étudiante en progression et de nouvelles obligations contractuelles, la croissance réelle de ce budget n'est que de 373 millions d'euros en 2012, alors que le candidat Sarkozy promettait de l'accroître d'un milliard par an. L'augmentation de la dotation de fonctionnement des universités (46 millions d'euros) est inférieure à l'inflation et débouche sur un gel des recrutements, voire une suppression de postes. Alors que le gouvernement affirme avoir préservé l'université de la suppression d'un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite, certaines évaluations évoquent le chiffre de 1 000 postes ainsi gelés. C'est bien là le nœud du problème : les difficultés rencontrées par les présidents d'université dans le passage aux «responsabilités et compétences élargies», autre nom de l'autonomie, sont clairement cristallisées autour de la masse salariale. De nombreux paramètres décidés sur le plan national (politique de promotion, recul du départ à la retraite…) échappent à la maîtrise budgétaire des responsables d'université. Face à cette situatio