Rien ne va plus entre les jeunes des quartiers et la police. Et la situation s'est largement dégradée ces dernières années. Une fois cette porte ouverte enfoncée, que faire ? L'association Graines de France, cercle de réflexion sur les quartiers populaires, s'est penchée sur la question des relations police-citoyens en partant d'un principe aussi évident qu'inédit : ça irait mieux en se parlant. Durant six mois, elle a organisé des rencontres dans une dizaine de villes entre élus, associations, magistrats, chercheurs, mais aussi jeunes et… policiers, généralement absents de ce débat dont ils sont pourtant les antihéros récurrents. «Le ministère de l'Intérieur n'a aucune volonté que ce dialogue existe. Ils nous ont opposé une fin de non-recevoir systématique», raconte Réda Didi, fondateur de Graines de France et pilote de cette initiative.
«Chiffre». Yannick Danio, délégué national du syndicat Unité SGP Police FO, majoritaire, est un des rares à avoir répondu à l'appel de l'association. Parce qu'il y a pour lui une «urgence».«Ce n'est pas un fossé qui s'est creusé entre les jeunes de certains quartiers et la police, c'est un ravin. S'il n'y a pas, rapidement, une volonté politique pour corriger cela, on court à la catastrophe.» Pour ce policier, au-delà de «l'erreur» de la suppression de la politique de proximité par Nicolas Sarkozy, «de la dangerosité de la politique du chiffre», c'est «la promotion d'une polic