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Libération
Récit

Avec Gérard Dalongeville, le PS est prévenu

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L’ex-élu socialiste du Pas-de-Calais, mis en examen dans une affaire de fausses factures, mouille ses anciens camarades dans un livre.
publié le 24 février 2012 à 0h00

Il l'a dit franco : «Je n'aurais pas fait le livre si je n'avais pas été en prison. On ne sort pas du système comme ça.» Puis a poursuivi, un brin ému : «Je n'ai pas eu le droit de voir ma famille pendant des mois, j'ai été perquisitionné. J'ai préféré rendre public ce que j'avais à dire.» Gérard Dalongeville, barbu en costume sombre, chemise bleue sans cravate, se tient droit devant micros et caméras. Hier après-midi, l'ancien maire socialiste d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), mis en examen dans une affaire de fausses factures en 2009, présente son livre Rose Mafia chez son éditeur, Jacob-Duvernet, à Paris. Sur la jaquette, le ton est donné : «Blanchiment d'argent, appels d'offres truqués, clientélisme : pour la première fois, un socialiste raconte l'inavouable.» Dans l'exergue du livre, il écrit : «Une militante socialiste du Pas-de-Calais m'a dit un jour : "On n'a jamais raison contre son parti." J'en ai fait l'amère expérience, c'est celle que je raconte ici.» Ça tombe mal. Ou bien, c'est selon.

«Votes doubles». Avant même qu'il ne l'ouvre, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, le reprenait de volée, mercredi, sur France Info : «M. Dalongeville n'a pas de crédibilité. Je ne l'entends pas, je ne l'écoute pas.» Sèche, avant d'enfoncer le clou : «Gérard Dalongeville, je ne vous dis pas la liste des éléments pour lesquels il est mis en examen aujourd'hui. Il a d'ailleurs fait de la pris