Continental Airlines est-elle vraiment la seule responsable du crash du Concorde et de ses 113 morts ? C'est l'enjeu principal du procès en appel qui s'ouvre ce jeudi à Versailles. Le mythique supersonique s'était écrasé en juillet 2000 à Gonesse (Val-d'Oise), juste après avoir roulé, lors de son décollage de Roissy, sur une lamelle de moteur tombée d'un DC10 de Continental.
En première instance, le tribunal de Pontoise avait accablé la compagnie américaine et son ouvrier en charge de l'entretien du moteur, condamnés respectivement à 200 000 euros d'amende et à quinze mois de prison avec sursis. Tandis que les trois prévenus français, accusés d'avoir sous-estimé les incidents précurseurs ayant frappé le Concorde, avaient tous été relaxés. Reste à savoir si l'audience aura bien lieu.
Claude Frantzen, le fonctionnaire de l'aviation civile en charge du suivi de l'avion, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), susceptible de retarder le procès. L'avocat d'Henri Perrier, l'ancien patron du programme Concorde chez Aérospatiale, a pour sa part demandé un renvoi, car son client est hospitalisé pour une maladie grave. «Comment juger le responsable du Concorde en son absence ? C'est un sérieux problème», explique Roland Rappaport, avocat de la famille du commandant de bord, qui va soutenir la requête de Perrier.
La relaxe des prévenus français avait laissé un goût amer chez les parties civiles. Pour la Fédération nationale des victimes d'accidents