« Vivement la fin de la journée … de la femme » : c'est le slogan de l'association caritative Care «de lutte contre la pauvreté, avec et pour les femmes du monde», paru dans un encart publicitaire publié dans Libération du 7 mars. Difficile de ne pas être d'accord avec cette formule, qui, soit dit en passant n'est pas correcte : le 8 mars n'est pas la Journée de LA femme mais la Journée DES femmes. Chipotage ? Non, LA femme est une idée, un fantasme, un stéréotype ; les femmes sont des êtres vivants, pluriels et donc divers, dotés de particularismes et de personnalités différentes. Qu'y a-t-il de commun par exemple entre les femmes afghanes et les femmes belges, sinon une ressemblance morphologique, sexuelle ?
Une fois rappelé ce postulat sémantique, venons-en à cette fameuse Journée dont tout le monde attend apparemment qu'elle s'arrête. Et si, en vérité, le problème ne résidait dans son existence même ? Et si enfin on osait réclamer que cette date soit supprimée du calendrier, qu'on passe directement du 7 au 9 mars, comme les ascenseurs américains montent du 12e au 14e étage ? Non pas comme les seconds pour de sombres prétextes superstitieux (le 13e étage existe bel et bien), mais pour que cesse cette forme d'indignité qui consiste à accorder 24 heures de commisération à la moitié de l'humanité. «Vingt-quatre heures de la vie d'une femme», est aussi le fort joli titre d'une nouvelle de l'écrivain autrichien Stefan Zweig, publiée pour la première f