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Autisme : coups durs contre la psychanalyse

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Maladie. La Haute Autorité de santé a clairement désavoué, hier, le monde analytique.
publié le 9 mars 2012 à 0h00

Propos terribles : «La solidarité nationale est gravement et catastrophiquement mise à mal. Que rien ne change serait un scandale immoral.» C'est le professeur Philippe Evrard, ancien chef de service de neuropédiatrie à l'hôpital Robert-Debré, à Paris - et surtout président du comité de pilotage de la Haute Autorité de santé (HAS) sur la prise en charge de l'autisme - qui le dit. Et il insiste : «Notre système est d'une terrible pauvreté. Plus d'un tiers des enfants autistes ne reçoivent pas les soins normaux ; certains ont des douleurs aux dents jamais prises en charge. Il faut attendre entre six et dix-huit mois une consultation spécialisée. Un grand nombre d'enfants autistes souffrent de malnutrition.»

A entendre, hier, ce médecin, nous étions loin de la violente polémique entre les tenants de la psychanalyse et les partisans de l'apprentissage pour la prise en charge de l'autisme. «La Haute Autorité de santé n'est pas là pour juger de la situation des autistes, mais pour donner des recommandations scientifiques», a bêtement corrigé, un peu plus tard, le professeur Jean-Luc Harousseau, président de la HAS.

«Pertinence». Dans ses recommandations, rendues publiques hier, la Haute Autorité, comme nous l'écrivions le 13 février, désavoue la psychanalyse dans la prise en charge des autistes : «Plus de trente ans après leur apparition, l'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de c