La réforme du lycée, si chère à Nicolas Sarkozy, ne restera pas comme la grande œuvre du Président qui prétendait façonner le lycée du futur. Deux ans après sa mise en place, les inspections générales de l’Education nationale ont dressé vendredi un bilan en demi-teinte où l’on voit certaines pratiques pédagogiques évoluer mais aussi nombre de résistances tenir bon.
L'un des grands objectifs de la réforme était de rééquilibrer les filières, notamment de revaloriser la série littéraire en déclin et d'arriver à avoir une vraie section scientifique, avec des élèves se destinant après le bac à des formations scientifiques, aujourd'hui de plus en plus désertées. Or, pour l'instant, selon le rapport des inspecteurs généraux, rien n'a changé, ou presque. Les lycéens et leurs parents continuent de voir en S la série d'excellence qui conduit aux formations les plus prisées, y compris littéraires. Et les meilleurs élèves s'y bousculent toujours - un tiers des lycéens de première. Les inspecteurs généraux ont toutefois perçu une lueur d'espoir. Après quatre ans de stagnation, la série littéraire a enregistré en 2011 une augmentation de 1% parmi les lycéens de première, passant de 9,5% à 10,5% des effectifs totaux. «Mais il faut voir si la tendance se poursuit», souligne Catherine Moisan, coordinatrice du rapport.
Autre déception : le peu de succès des séries technologiques. Sarkozy s'inquiète régulièrement du manque d'ingénieurs formés en France et du peu d'attrait suscité par un