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Libération

Craintes au Fonds de lutte contre le sida après le départ du directeur

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publié le 20 mars 2012 à 0h00

Avec sa grande silhouette et son regard parfois triste, il est parti comme il l'avait annoncé, sans bruit mais sans concession, vendredi. Il a quitté l'immeuble tout moderne de Genève, où siège le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qu'il a dirigé pendant cinq ans. Deux jours auparavant, le Pr Michel Kazatchkine avait fait ses adieux au personnel. «On pleurait tous, mais c'est vrai que, depuis son départ annoncé, l'ambiance au fonds est monstrueuse», avoue cet ancien chef de service.

Une tempête, terrible et injuste, a en effet éclaté au fonds, cette structure unique de financement mondial qui avait permis de casser la route de l’épidémie mondiale du sida. Avec aujourd’hui plus de 20 milliards de dollars rassemblés et plus de 15 millions de personnes traitées contre le VIH, mais aussi avec la possibilité enfin ouverte d’éradiquer le paludisme. Michel Kazatchkine avait suscité puis accompagné cette montée en puissance. Et voilà que pour des raisons stratégiques, les Américains et certains autres bailleurs ont pris peur, et veulent redimensionner le fonds : en clair, diminuer le budget. Michel Kazatchkine en a tiré les conclusions en démissionnant.

Un banquier brésilien à la retraite, Gabriel Jaramillo, a été nommé comme directeur général pour un an. Et c'est la tourmente. La quasi-totalité des directeurs du fonds ont ou ont été démissionnés. Le nouveau directeur général fait la chasse aux dépenses dans cette structure où tr