C’est la zone la plus grise de la médecine hospitalière. Elle est certes étroite mais elle déteint sur tout le reste, elle instille le venin et instaure un climat de méfiance et de gêne. Le problème : les dépassements d’honoraires. Les médecins hospitaliers ont, en effet, la possibilité d’avoir un secteur privé à l’hôpital public, à condition que celui-ci ne dépasse pas 20% de leur temps, et pendant lequel ils peuvent demander les honoraires qu’ils veulent, ayant seulement comme contrainte de les déclarer à l’hôpital.
Agacement.«Nous demandons la fin du secteur privé», écrivent près de 200 grands médecins hospitaliers dans un appel que Libération publie. Parmi les signataires, des noms importants comme le président du Comité consultatif d'éthique, le professeur Axel Kahn, les professeurs Grimaldi ou Lyon-Caen mais aussi la pneumologue de Brest Irène Frachon, qui a révélé l'affaire du Mediator. Cet appel est un événement, car sur cette question des dépassements d'honoraires, on avait pris l'habitude de noter une certaine indifférence, voire un agacement de la part des médecins hospitaliers qui se disaient lassés d'être montrés du doigt. Les temps seraient-ils en train de changer ? En tout cas, nul ne le conteste aujourd'hui, les dépassements d'honoraires à l'hôpital public sont jugés «insupportables».
Au début, ce dispositif - dissous en 1981, puis rétabli par la droite en 1986 - avait été conçu pour attirer certains médecins libéraux