Répondant à notre tribune sur l'avortement chez les jeunes, dans laquelle nous réfutions l'existence d'un lien de cause à effet entre avortement et troubles psychiques, M. Nisand et Mmes Letombe et Marinopoulos reprochent aux chercheurs d'utiliser des chiffres alors qu'eux se baseraient sur la parole des femmes…
Faut-il rappeler que le discours des femmes tient une place centrale dans les recherches, qu’il soit recueilli par des questionnaires ou lors d’entretiens sociologiques approfondis ?
La divergence fondamentale entre leur point de vue et notre approche scientifique, c’est que les personnes dont parlent les auteurs ne concernent qu’une partie des femmes, surtout celles qui sont en détresse, tandis que les recherches, pour répondre à des questions scientifiques, s’attachent à prendre en considération toutes les femmes qui ont eu une IVG, quel qu’en soit leur vécu. Il ne s’agit pas de nier la souffrance que des femmes peuvent vivre lorsqu’elles recourent à l’avortement ou lorsqu’elles décident de poursuivre une grossesse non prévue. Mais systématiser cette détresse relève d’une posture d’entrepreneur de morale.
Oui, il faut le dire clairement, affirmer que le recours à l’avortement augmente les troubles psychiques est une assertion fausse, réfutée par les recherches scientifiques, particulièrement problématique dans un rapport remis au gouvernement, et donc susceptible de guider des politiques publiques.
Oui, de tels propos inquiètent et culpabilisent les femmes q