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Libération
Récit

A 11 h 31, le silence retombe

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Après trente-deux heures de siège et six minutes d’assaut, Mohamed Merah a trouvé la mort, hier matin.
publié le 23 mars 2012 à 0h00

Trois détonations, puis le silence. C'était hier, à 10 h 30. Mohamed Merah est retranché depuis trente-deux heures. Personne n'a plus vraiment d'avis sur le scénario à venir. Mais malgré le silence qui retombe, l'assaut final vient bien de commencer. Plusieurs policiers ont pénétré dans l'appartement, les uns par la porte d'entrée qui a été enlevée, les autres par le balcon, puis la fenêtre. Ils entament leur progression. Centimètre par centimètre, redoutant à chaque instant que les lieux soient piégés. La cible a démontré sa glaçante maîtrise des armes, pourquoi pas celle des explosifs ? Et n'a-t-il pas assuré, la veille à 22 h 45, qu'il ne voulait pas être jugé et passer le reste de ses jours en prison, mais préférait «mourir les armes à la main» ? Les hommes avancent toujours, l'appartement ne compte qu'une vingtaine de mètres carrés, mais cela dure presque une heure.

Après de nombreuses et infructueuses tentatives pour glisser des caméras dans l'appartement, les policiers sont cette fois équipés, peut-être d'un robot, en tout cas de «moyens vidéo», arrivés de Marseille dans la nuit par camion blindé, et qui les précède dans leur avancée. Personne dans les endroits qui donnent sur la façade. Les toilettes sont vides. A l'extérieur de l'immeuble, une autre équipe se tient prête. Sur les toits aux alentours des snipers ont l'œil dans le viseur. Cinquante-six minutes déjà. Et puis, à 11 h 26, lorsque les «moyens vidéo» s'approchent tout près de la s