Donner l'impression d'agir, annoncer des sanctions contre «l'apologie du terrorisme» et «l'appel à la haine et à la violence» :hier, moins de deux heures après la mort du tueur de Toulouse, le président de la République a quitté la posture de deuil pour renouer avec la méthode «un fait divers/une annonce». «Ce drame vient à peine de s'achever et nous sommes déjà dans le temps de l'annonce politique», constate Marie-Blanche Régnier du Syndicat de la magistrature (SM, gauche).
«Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l'apologie du terrorisme ou appellent à la haine et à la violence sera punie pénalement», a d'abord lancé Nicolas Sarkozy dans l'allocution télévisée hier. Une intention qui a fait bondir les défenseurs des libertés individuelles en ligne. «Pourquoi criminaliser la consultation d'un site et pas seulement ceux qui alimentent ces sites ?» se demande Lucie Morillon, de Reporters sans frontières. «Cette annonce à chaud rappelle la naissance du Patriot Act aux Etats-Unis, estime Cédric Manara, avocat spécialiste des questions juridiques touchant au réseau mondial, quand, aussitôt après le 11 Septembre, le gouvernement américain avait justifié la mise en place d'un arsenal de contrôle d'Internet par la lutte contre le terrorisme.»
«Toute personne se rendant à l'étranger pour y suivre des travaux d'endoctrinement, des idéologies conduisant au terrorism