La première chose qu'on voit, ce sont des plaques de bois qui obstruent les fenêtres. Puis, en contrebas, des voitures devant un immeuble. 17, rue du Sergent-Vigné, dans le quartier résidentiel et calme de la Côte pavée, à Toulouse, il y a une Clio bleue et une Kia rouge. Des impacts de balles sur la rouge, un pneu crevé, une vitre cassée pour la bleue.
Comme on ne peut pas monter dans l'appartement, on se penche aux vitres (ce qu'il en reste) des voitures pour voir ce qu'il y a à l'intérieur. «C'est la bleue celle du frère, ils [les enquêteurs ndlr] sont venus prendre à l'intérieur ce qui les intéressait», explique un quinquagénaire, ancien militaire, désireux de faire partager sa connaissance des armes. «Le trou, là-haut, dit-il, montrant du doigt ce qui était l'appartement de Mohamed Merah, c'est de la 12.7. Une mitraillette, continue notre homme. C'était une scène de guerre.»
Il l'a vue à la télé, il revient sur les lieux pour de vrai. Samedi après-midi, le défilé devant l'immeuble de Mohamed Merah est ininterrompu. Les portables immortalisent la scène. Certains ne descendent même pas de leur voiture pour prendre la photo. Une voisine de Merah, depuis ses vitres ouvertes et cassées, prend des photos des pèlerins. Abyme.
Les plaques de bois murent les fenêtres de l'appartement. Un enfant, maillot rouge, à sa mère : «On monte? Tu crois qu'on va voir du sang?» - «Tais-toi!» répond la mère. Un mari à sa femme