Le parquet de Bordeaux racontait bien une «romance». Contrairement à ce qu'affirmait un communiqué du procureur Claude Laplaud, Patrice de Maistre n'a pas été placé en détention provisoire vendredi matin pour avoir touché une indemnité de départ de 5 millions d'euros, mais pour son rôle dans le financement de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy (Libération de ce week-end). C'est le Journal du dimanche qui a vendu la mèche, hier, après avoir mis la main sur l'ordonnance de saisine du juge des libertés et de la détention, rédigée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil.
«Dans un bar». Dans ce document, le magistrat détaille comment il soupçonne l'ancien gestionnaire de fortune des Bettencourt d'avoir mis en place un système de financement illégal de l'UMP, en piochant dans leurs comptes suisses. «Il existe désormais à l'encontre du mis en examen Patrice de Maistre des charges importantes d'avoir participé à un système de "mise à disposition d'espèces par compensation" du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d'euros», écrit Gentil. L'enquête a ainsi permis de détecter plusieurs retraits de fonds suspects. Le premier, de 400 000 euros, opéré le 5 février 2007, est très proche de dates de rendez-vous entre Patrice de Maistre et Eric Woerth, le trésorier de la campagne du candidat UMP. Le juge note que les deux hommes ont reconnu s'être vus le 19 janvier 2007, «à 8 h 30 dans un bar de Pa