Depuis vendredi, Patrice de Maistre dort à la maison d'arrêt de Gradignan (Gironde). Un lieu de résidence que le riche aristocrate n'avait pas l'habitude de fréquenter. «Il est abasourdi parce ce qui lui arrive, dit son avocate, Me Jacqueline Laffont, qui demandera demain devant la chambre de l'instruction de Bordeaux sa remise en liberté. Il a le sentiment d'avoir été piégé.» Visées, les méthodes du juge Gentil, qui utilise la mise en détention pour le faire craquer.
Woerth. Jean-Michel Gentil est convaincu que, même si De Maistre le nie, l'ex-gestionnaire de la fortune des Bettencourt est au cœur d'un système de rapatriement d'espèces en provenance de Suisse qui a servi à financer illégalement la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Une conviction résumée par le magistrat lors de sa saisine du juge des libertés et de la détention (Libération de lundi). Il est ainsi établi que l'ancien gestionnaire a vu Eric Woerth, le trésorier de l'UMP, quelques jours après l'arrivée de 400 000 euros en provenance des comptes suisses des Bettencourt. Il existe aussi de fortes présomptions que Nicolas Sarkozy se soit déplacé lui-même chez les Bettencourt, entre les deux tours de la présidentielle, pour récupérer 400 000 euros supplémentaires. François-Marie Banier l'avait écrit dans son journal intime et, selon le Monde d'hier, il a été interrogé à ce sujet le 26 janvier. Le photographe n'a cependant rien confirmé. Il indique :